Un écran 3D courbe pour reproduire la voie et le paysage, un écran tactile 24 pouces pour le poste de conduite, deux manipulateurs pour les commandes essentielles : le simulateur ultra-léger fait son entrée dans les salles de classe. Avantage principal : il associe réalisme et simplicité.
C’est presque évident quand on y réfléchit, mais il fallait y penser. CORYS a conçu un nouveau type de simulateur, dit « ultra léger », qui associe deux écrans à des manipulateurs limités aux commandes vitales d’un train : traction, freinage, freinage d’urgence, acquittement de signaux.
« L’objectif était de retrouver le réalisme de certains gestes métier en salle de classe, indique Marie Pezé, chargée d’affaires. Les solutions uniquement sur écrans tactiles ou le grand écran 3 D permettent d’expliquer, mais pas de pratiquer en mobilisant le toucher et le mouvement. » Quant au simulateur compact, le plus simple qui existait jusqu’ici, il se situe déjà dans une gamme supérieure d’encombrement et de coûts.
Ultra-léger mais connecté au modèle du train
Place, donc, au simulateur ultra-léger. Il s’agit bien d’un simulateur puisqu’il utilise le modèle dynamique temps réel du train. En revanche, pour l’installer, il suffit de disposer les deux manipulateurs de part et d’autre de l’écran tactile, avec des vis larges qui se fixent sous la table : l’affaire de quelques minutes. Il est aussi possible de connecter une pédale, par exemple pour recréer un système homme-mort.
Les boutons de commande des manipulateurs sont identiques à ceux du train : mêmes couleurs, même forme, mêmes matériaux, mêmes textures. La répartition de ces boutons entre manipulateurs droit et gauche est fidèle aux emplacements sur le poste de conduite ; quant aux autres commandes, elles s’affichent sur l’écran tactile central.
Ce simulateur peut fonctionner en mode autonome, le formateur circulant alors parmi ses élèves. Il peut aussi être connecté à un poste instructeur et à un learning management system, pour « tracer » le travail réalisé.
Idéal pour l’apprentissage de procédures
Dans quelles situations l’utiliser ? « Pour moi, il a sa place dans les scénarios axés sur l’apprentissage de procédures, estime Marie Pezé. L’instructeur explique la règle puis lance l’exercice, l’élève la met en pratique tout en l’inscrivant grâce à ses gestes dans sa mémoire physique et sensitive, plus fiable que la seule mémoire cérébrale. » En revanche, deux manipulateurs – même bien conçus – sont trop éloignés d’un vrai poste pour travailler sur des tâches précises de conduite.
Ce matériel répond notamment aux besoins des exploitants qui recrutent massivement pour compenser le départ en retraite d’une génération de conducteurs. Les stagiaires, s’ils sont trop nombreux pour le parc de simulateurs existant, pourront alors découvrir en salle de classe les commandes vitales du train.
Autre situation, que Marie Pezé a observée en Grande-Bretagne : certains opérateurs organisent régulièrement des safety days pour tous leurs conducteurs, et leur proposent à cette occasion des exercices pratiques. Le travail sur simulateur ultra-léger aurait alors l’avantage du réalisme. « Sur écran tactile individuel, l’élève ne s’investit pas de la même façon. Sur un écran 80 pouces fixé au mur, le poste de conduite est trop grand et trop proche de lui : il ne retrouve pas ses repères. Notre solution représenterait un excellent complément. »
Déjà trois (deux) clients équipés
Le simulateur ultra-léger a déjà séduit trois opérateurs. Le département Stratégie & Innovation de la RATP en a acquis deux pour les présenter lors d’événements ou dans un show room. Pour sa part, CrossCountry (Royaume-Uni) s’est équipé de quatre unités afin de faire face à des besoins croissants de formation de nouveaux conducteurs. Enfin, Seter (Sénégal) a commandé trois unités basées sur le train Régiolis de la SNCF, avec une ligne générique de 15 km.
